Le sentier s’élève dans les calcaires dévoniens (Ere primaire) au-dessus du gouffre de Cabrespine. Les premières orchidées sont rapidement visibles éparses le long du sentier:
Cephalanthera longifolia, Orchis anthropophora, Anacamptis pyramidalis. Nous pénétrons dans un sous-bois de chêne vert: Epipactis microphylla est en bouton, Cephalanthera rubra et Ophrys
insectifera sont en pleine floraison ; il faut rajouter une rosette d’Epipactis du groupe helleborine. Puis aux alentours du hameau des Escoles, nombreux sont les pieds d’Anacamptis fragrans
(parfum délicat), la plupart en pleine floraison. Dans ces prairies sèches sur calcaires à Anthericum liliago montrant ses premières fleurs, poussent aussi Anacamptis pyramidalis, quelques Orchis
anthropophora et un Ophrys du groupe scolopax, tardif, au labelle bombé, pointes des gibbosités tournées vers l’extérieur, etc.. nommé comme Ophrys picta dans notre région. Puis de grands pieds
de Limodorum abortivum sont admirés et photographiés à l’ombre de chênes vert.
En deuxième partie, le sentier se redresse alors vers le Roc de l’Aigle. Le long du chemin Platanthera bifolia est en pleine floraison et Ophrys funerea (sulcata) est fâné. Alors que nous
sommes à 603 m un pied d’Himantoglossum hircinum en bouton, pousse dans les cailloux – surprenant ! Remarquons au passage les coussinets bleus de Globularia repens ; jaunes
d’Helianthemum canum et blancs de la délicate Arenaria aggregata. Présents également Laserpitum gallicum, Ornithogalum narbonense.
Au sommet du Roc de l’Aigle à 700 m, où nous prenons le pique-nique, de nombreux pieds de Neotinea maculata sont en fruit. Deux pieds de Serapias vomeracea dont l’un visité par une punaise
et un Ophrys virescens en fin de floraison, complètent une liste déjà bien exhaustive. Klasea nudicaulis, Scorzonera austriaca subsp. bipleurifolia, Anthyllis montana, Euphrasia pectinata
accompagnent la flore de ces pelouses sèches.
Après le repas, le cheminement se poursuit vers le nord jusqu’à environ 50 m plus haut. Nous passons sur terrain schisteux acide, comme l’atteste le changement de végétation avec l’apparition de
la bruyère, Erica cinerea, Jasione montana, Leucanthemum monspelliense. Dans cette lande apparaissent Anacamptis morio et Anacamptis coriophora (odeur de punaise). Les sangliers on fait quelques
ravages mais nous ont laissé pas moins de trois pieds de l’hybride: A. morio * A. coriophora, au port élevé, aux fleurs de couleur violet foncé comme A. morio mais avec le labelle
ressemblant à celui de A. coriophora. Une abeille visite les fleurs de l’un deux, récupérant au passage une pollinie visible sur sa tête. Les photographes s’en sont donnés à cœur joie avec
une si belle liste, riche de 18 espèces (et un hybride), bien représentative de la biodiversité de ce secteur de la Montagne Noire. Toutefois en nombre d’individus, d’autres années furent
meilleures, nous confie notre guide Daniel Vizcaïno, que nous remercions chaleureusement. La grande diversité de plantes calcicoles puis silicicoles, a également été appréciée par les plus ferrus
de botanique générale. Sous un soleil radieux, et en compagnie de Jean-Michel Hervouet, notre président « national », cette sortie a ravi pas moins d’une vingtaine de participants.